Retraites abrégées et autres fausses moustaches

Lundi prochain, je range mon short et mon marcel, et, à mon tour, reprends le chemin du labeur après presque neuf mois de bienheureuse retraite... Fini de baver sur mon oreiller jusqu'à 11H00 et d'écouter chanter les kookaburas dans le jardin en balayant les feuilles d'eucalyptus. Il est temps pour moi de réastiquer mon pistolet à statistiquer.

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, je rejoins Gochoun et son agrafeuse au "George Institute", un institut de recherche qui étudie les maladies non-transmissibles et les accidents, majoritairement en Asie et Océanie. En attendant, tel un brave chasseur de snark, je poursuis avec ardeur la quête d'un nouveau logement, de préférence une maison avec un petit jardin pour faire pousser des piments, du basilique, de l'albifonte et de l'amistivlone, à proximité de notre boulot, lequel se niche dans un hôpital à l'est du centre de Sydney. J'ai déjà visité deux (hu)huttes hier et devrais en visiter six autres d'ici la fin de la semaine.

Pour m'assister dans mes recherches fougueusement pédestres je me suis muni d'un plan de Sydney afin d'en arpenter les rues comme un vrai marsupial. Le libraire m'a vendu un guide, plus proche d'un dictionnaire qu'un plan de ville, d'environ un kilo et comprenant entre 600 et 700 pages! (rien que le répertoire des rues fait 135 pages). Quand j'ai demandé quelque chose de plus petit, on m'a dit que c'était le format le plus compact; qu'on se le dise, Sydney est plus étendu que Chichée.

Plutôt que d'ajouter des photos que je n'ai pas prises, je termine par une petite anecdote versifiée, avec une spéciale dédicace pour Dejaun:

- La Fausse Moustache -

A une heure dix du matin
En sortant du club de squash
J'ai croisé un facteur nain
Qui portait une fausse moustache

Me prenant pour un cheval
Il m'a sauté sur le dos
Cà m'a mis de mauvais poil
Et ma chaussette a pris l'eau

Après quatre heures de bagarre
Et deux litres de sang en moins
Il m'invite dans sa baignoire
Pour trinquer entre copains

Tous deux nus dans un bain chaud
De raviolis au gruyère
Nous échangeons des gros mots
En nous brossant la crinière

Il me présente à sa femme
Une abeille à tête de chat
Qui sans aucun état d'âme
Plante son dard dans mon tibia

Bien heureusement pour moi
Elle est allergique au cerf
Elle lâche un sanglot d'effroi
Et s'envole par la chatière

Mon hôte me prend par la main
Et m'emmène dans sa cave
Après six bouteilles de vin
Il disparaît dans sa bave

Je profite de l'occasion
Pour m'enfuir jusqu'aux toilettes
Et au premier tourbillon
J'arrête un taxi-cuvette

De retour à ma cabane
Je m'affale sur ma paillasse
Et du haut de mon platane
Je caresse la nuit cocasse


Hoplaboum!
Pouchoun